Tu as l’intention d’accomplir la Omra? Saches que c’est un privilège car toutes les personnes qui ont l’honneur de faire le pèlerinage (grand ou petit) sont les invités d’Allah subhanou w ta3ala.
« Ceux qui font le hajj et la omra sont les invités d’Allah. Il les a appelés et ils lui ont répondu, ils lui ont demandé et il leur a donné» (Rapporté par Al Bazzar et authentifié par Sheikh Al Albani).
Avoir été choisi parmi les créatures d’Allah est donc une responsabilité. C’est pour cela qu’il faut se préparer avant le départ pour bien prendre conscience de la beauté de ce merveilleux voyage et de l’impact que cela va avoir sur notre personne et notre vie en général. Partir en Omra est certes un voyage culturel car il nous permet de visiter les lieux saints et historiques de notre culte, mais c’est avant tout un voyage spirituel, un éblouissement des yeux et une explosion d’émotions dans le cœur. Chaque Omra est l’occasion de se ressourcer, se réformer, d’évoluer, c’est un moment pour soi et un moment d’intimité avec son Seigneur.
Au delà du caractère religieux de ce voyage, il s’agit surtout d’un acte d’adoration, et comme pour tous les actes d’adoration, pour que celui ci soit accepté, il faut respecter deux conditions:
- La niya: l’intention
- Le respect et la conformités des rites selon le Coran et la Sunnah
Tout d’abord, il est très important de purifier son intention, se demander pourquoi on veut faire ce voyage. Il est clair que celui ci doit avoir l’unique objectif que d’obtenir la satisfaction d’Allah, vouloir répondre à son appel pour se rapprocher de Lui et L’adorer. Il ne faut pas hésiter à renouveler régulièrement son intention car celle ci peut changer au fil du temps, on peut facilement dévier vers l’ostentation à force de recevoir des compliments et des éloges de son entourage à l’annonce de notre départ. Il faut avoir une intention pure et sincère: al ikhlass.
D’après Omar Ibn al Khattab (qu’Allah l’agrée), le Prophète ﷺ a dit: «Les actions n’ont lieu que par leurs intentions et la personne obtient ce qu’elle a eu comme intention» (Rapporté par Boukhari et Muslim).
Voici 10 conseils pour se préparer à la Omra:
- Faire le point sur l’état actuel de sa spiritualité, un bilan de sa foi.
Avant de partir, il est important de prendre le temps de faire un petit «état des lieux» de son cœur, de son comportement, ses actes d’adorations, ses connaissances. S’interroger sur ses manquements et ses péchés et se motiver à prendre des «bonnes résolutions» et progresser dans son cheminement vers Allah. Il ne faut surtout pas négliger à ce stade les douas (invocations) et demander au plus Miséricordieux de nous aider à corriger nos erreurs et nous réformer.
- Pardonner et se faire pardonner
Comme à chaque fois qu’on quitte une assemblée, ou part en voyage, il est bien de demander pardon aux personnes qu’on a pu blesser ou léser mais aussi de pardonner et maintenir des liens fraternels avec son entourage. Partir est également l’occasion de renouer les liens familiaux s’il y a eu des conflits ou rancœur par le passé. L’idéal est de partir la conscience tranquille, en étant libéré de tout poids ou dette.
- S’informer sur les rites du pèlerinage et les endroits symboliques.
Contrairement au Hajj (grand pèlerinage et pilier de l’islam), la Omra se fait en quelques heures. Il y a quelques rites à respecter et accomplir et inshaAllah cela est terminé. Même si ceux ci sont courts et assez simples à réaliser, il est recommandé de s’y intéresser pour être prêt psychologiquement et physiquement avant le départ.
Il existe de nombreux livres, vidéos ou fascicules très ludiques qui expliquent les différents rites de la Omra. La Omra commence avec la prononciation de l’intention, la niya qui se fait au Miqat (début de l’état de sacralisation), et se finit lorsqu’on se coupe les cheveux (fin de l’état d’ihram). Il faut également connaître les choses interdites lorsque nous sommes en état d’ihram (sacralisation) et se familiariser avec les différentes douas (saisir le sens) que nous allons prononcer aux différentes étapes de la Omra. Il n’est pas obligatoires d’apprendre par cœur toutes les douas, surtout lors du say’i (va-et-vient entre les monts Safa et Marwa), on peut très bien réciter en suivant sur son livre ou notes.
Tous les rites se font dans différents endroits: le tawaf (circumambulations) autour de la Kaaba avec la pierre noire, les 2 raakats derrière le maqam Ibrahim, la pause pour boire de l’eau ZamZam, et le say’i entre Safa et Marwa. On ne peut pas profiter totalement de ces lieux et se rendre compte de la sacralité de ces stations si on ne connaît pas un minimum leurs histoires. Connaître leurs origines nous aide à réaliser la grandeur des actes de la Omra et des bienfaits qu’Allah nous a accordé.
- Préparer sa liste d’invocation
Avant de partir, beaucoup de personnes nous demande de leurs faire des invocations à la Mecque et il est vrai que ce lieu est propice aux invocations. Nous passons la journée en prière en état de retraite spirituelle, la seule chose que nous avons à faire est de louer Allah et l’invoquer abondamment. Si le temps ne manque pas, nous avons tendance à oublier de demander certaines choses à Allah alors il n’est pas superflu de se faire un liste de douas personnelles ou pour les autres pour penser à tout le monde. Nous avons notamment beaucoup de temps lors du tawaf autour de la Kaaba ou du say’i ou encore lors des 2 raakats à Rawdha. Il est utile de noter toutes ses invocations dans des fiches ou petit carnet que l’on garde toujours sur soi pendant le séjour. Il ne faut pas oublier invoquer pour l’au-delà et l’ensemble de la communauté. On peut également noter les douas à dire à l’entrée de la mosquée, lorsqu’on visite un cimetière, lorsqu’on boit de l’eau ZamZam et également les rites de la prière funéraire car il y en a après chaque salat (prière).
Sur place, on laisse parler son cœur et couler ses larmes, on se confie à Allah et Lui parle avec sincérité et espérance. C’est l’occasion de faire ses demandes les plus cachées et secrètes car Allah est attentif à Ses serviteurs qui placent leurs confiance en Lui.
- Se déconnecter de la dounia(vie terrestre) et des réseaux sociaux
Il est normal de vouloir partager avec ses proches ce séjour magique et de rester en contact avec sa famille mais il ne faut pas que cela nous empêche de profiter de l’instant présent. Il est préférable de se déconnecter le temps de la Omra de ses comptes sur les réseaux sociaux, d’oublier ses soucis et tracas de la dounia et de ne pas ouvrir ses mails professionnels. Il faut savourer chaque instant de son voyage pour ne pas avoir à regretter le temps perdu.
- Organiser son temps
Lorsque nous sommes en voyage, nous avons tendance à vouloir ramener des souvenirs à nos proches, vouloir faire plaisir à ceux qu’on aime. Malheureusement, le temps passé dans les boutiques et dans les souks est du temps en moins pour ses adorations et son repos. Il faut prévoir deux temps pendant son séjour (un à Médine et un à Mekkah) pour l’achat des cadeaux en évitant de tomber dans les excès car on est vite rattrapé par le poids des bagages. Les meilleurs des cadeaux restent l’eau ZamZam et les dattes de Médine en plus des douas. Il faut vraiment bien programmer ses journées en fonction des horaires de prières et visites pour avoir le temps de se reposer car les qiyams (prières nocturnes) et salats fajr peuvent rapidement nous épuiser si on en a pas l’habitude. Notre rythme est chamboulé et il faut maintenir la cadence jusqu’à la fin du séjour. Lorsque le temps entre deux prières est long, le mieux est d’aller faire une petite sieste pour reprendre des forces. Il ne faut pas oublier de s’alimenter tout en évitant les repas trop lourds ou qui pourraient nous rendre malade.
- Apprendre à être patient.
Que nous soyons seuls ou accompagnés, nous allons être obligés de nous mélanger à des personnes venues de nombreux pays avec des cultures différentes. Certaines personnes peuvent nous surprendre, nous choquer voire nous exaspérer. Face aux comportement des autres, la dureté parfois des personnes et les injustices, il faut prendre sur soi pour garder son calme et ne pas s’énerver en faisant preuve de patience. Cela est plus facile à dire qu’à faire surtout lors des imprévus ou si on a été lésé, mais il serait dommage par la suite d’avoir des regrets pour des paroles que nous aurions prononcées dans ces lieux saints. Lorsque nous sommes en voyage nous perdons nos repères et nos habitudes. La Omra est meilleur moyen de travailler sur son nafs (ego) et apprendre à être patient.
Hadith sur la patience
- Multiplier les bonnes actions
Les récompenses des prières à Médine et Mekkah sont impressionnantes. Il est impossibles d’avoir autant de bonnes actions en dehors de ces lieux. Il est donc conseillé de faire le maximum de salats dans les mosquées sacrées, obligatoires ou surérogatoires, de jeûner, de faire des sadaqats (ne serait-ce que des petites bouteilles d’eau froide les jours de grandes chaleurs), lire le coran, du dhikr (évocations), remercier Allah pour ses bienfaits, être dans l’entraide et la solidarité. Profiter de chaque instant pour faire du bien et avoir un bon comportement.
- Demander pardon
Comme tout être humain qui a été crée faible, nous avons tous des manquements, des erreurs, des péchés à nous faire pardonner. Après avoir été dans l’insouciance à certains moments de nos vies, notre intention d’accomplir la Omra montre notre désir de faire Tawba (repentir). L’istighfar (demande de pardon) est un moyen de se racheter auprès de son Seigneur, et effacer ses fautes.
- Le retour
Déjà, lors du départ, nous avons le cœur serré, le désir de rester et ne plus revenir à nos vies. Le retour à la réalité après une Omra peut être assez violent. Beaucoup disent «déprimer» les premiers jours et avoir du mal à reprendre le cours de leurs vies. Nous sommes habitués très vite à l’appel à la prière, aux prières de groupes, nous sommes dans un cadre protégé et béni, propice au bien-être et l’apaisement. La nostalgie nous emporte, nous nous remémorons les moments passés, les rencontres faites, la beauté des adhans et récitations… Chaque pèlerin qui revient de Omra a qu’une hâte: retourner faire le pèlerinage petit ou grand! Passé, le temps de blues, le plus important est d’essayer de tirer profit de sa Omra en retenant les enseignements que l’on pu recevoir et être constant dans ses adorations. Un omra sincère change une personne et a un impacte sur la vie et la personnalité du pèlerin qui doit s’efforcer de poursuivre ses efforts concernant ses pratiques et son comportement après son retour en terre profane.